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avancé pour qu’on pût y tenir à couvert les assemblées de religion dès le 16 septembre. Un mois après on fit la consécration de la nouvelle église. Ce fut une joie inexprimable parmi les Groënlandais que d’avoir pour la première fois une maison de prière. L’église attira bientôt autour de ses murs une espèce de bourgade composée de six grandes maisons qui contenaient environ cent quatre-vingts personnes ; de sorte qu’avec celles de la colonie voisine on rassemblait à l’église près de trois cents personnes.

La peuplade de Neu-Herrnhut (ainsi s’appela la nouvelle maison des frères Moraves) fut partagée en trente bandes, neuf d’un sexe, et quinze de l’autre ; les premières dirigées chacune par un homme, et les autres par autant de femmes. Ensuite on établit une école de chant. Deux frères qui savaient un peu de musique instruisirent des enfans à chanter par routine, c’est-à-dire, avec la seule attention de l’oreille, sans employer l’étude des yeux. C’est à peu près ainsi qu’on devrait peut-être enseigner la musique et toutes les autres choses aux enfans, jusqu’à ce que l’âge des forces du corps et de l’esprit les mît en état d’appliquer la théorie à la pratique, et de chercher dans la réflexion les principes de tout ce qu’ils ont appris par les sens.

Quand on eut une église, on célébra des fêtes, entre autres celle de la congrégation. Elle se tint tous les mois ; on y baptisait les ca-