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un excellent quartier pour la chasse aux rennes ; et nos frères, dit le prélat, en faisaient bonne chère ; mais depuis que les fusils sont devenus communs chez les Groënlandais, un renne y est une rareté. La pêche du saumon supplée à cette disette. Les frères prennent quatre cents à six cents truites saumonées dans un coup de filet.

» Le 18 je fis une excursion pour voir le pays. Nous allâmes à Kanghek, où les Groënlandais du sud vont hiverner quelquefois par centaines ; ce qui est très-commode pour la mission de Neu-Herrnhut, qui n’en est qu’à quatre lieues. Je comptai dans cet endroit quatorze habitations ou maisons d’hiver. De là nous allâmes au détroit de Népisének. C’est un canal qui s’avance entre le continent et les îles ; le courant et le flux y poussent une quantité de phoques d’autant plus aisés à prendre que l’eau n’y est pas profonde : aussi cet endroit est-il fort fréquenté durant les étés et les automnes ; le concours des Groënlandais et la pêche contribuent à rendre cette situation agréable et florissante. »

L’évêque Watteville parle ensuite de baptêmes, d’enterremens et de mariages, dont il rendit les cérémonies plus solennelles par son ministère ou sa présence. Il eut des conférences avec les Groënlandais, coadjuteurs de la mission ; ils étaient au nombre de onze frères et douze sœurs. Tantôt il prêchait aux assemblées, tantôt il donnait des audiences particulières. Il