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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/87

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allait d’un dortoir à l’autre, chez les garçons, chez les jeunes filles, chez les gens mariés, chez les veuves ; tous ces états forment autant de quartiers séparés. Celui des mariés était composé de quarante-huit ménages ; il n’y avait que deux hommes veufs, mais quarante veuves. La plupart sont assez belles, dit le prélat Herrnhut, quoiqu’il leur reste encore une certaine rudesse sauvage. Les filles, au nombre de quarante, ont aussi quelque chose de mâle et de dur, qu’elles tiennent sans doute de leurs travaux, plus convenable à l’homme qu’à leur sexe. Mais du reste elles ont du talent et du goût pour gagner des prosélytes, et il n’y a guère de femmes qui ne fassent leurs maris chrétien.

« Le 30, continue l’évêque, la pluie nous empêcha de tenir le chœur, c’est-à-dire d’assembler les classes à l’esprit. Je me contentai donc de prononcer dans ma chambre un discours sur les devoirs particuliers de chaque classe de la congrégation. Je fis voir comment chacune de ces classes pouvait s’appliquer les différens noms sous lesquels le Sauveur est désigné dans l’Écriture ; tels sont les doux noms de frère, d’ami, de bien-aimé, d’époux et de mari.

» Le 7 août on entreprit de clore un cimetière convenable aux idées religieuses que le christianisme ajoute à la vénération naturelle des hommes pour les cendres des morts. Les tombeaux furent couverts de terre et de gazon.