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les découvertes faites précédemment. Il lui donna deux vaisseaux, le Heemskerk et le Zeehaan (le coq de Mer), avec lesquels Tasman partit de Batavia le 14 août 1652.

Tasman vint d’abord relâcher à l’île Maurice, nommée depuis Île-de-France, la quitta le 8 octobre et fit voile au sud, puis au sud-est. Le 24 novembre, par le 42° 25′ de latitude sud, et 163° 10′ à l’est de Paris, il découvrit, à dix milles dans l’est, une terre à laquelle il donna le nom de Van Diemen. Le temps était affreux. Tasman continua sa route au sud-est, en prolongeant la côte jusqu’à une baie dans laquelle il mouilla le 1er. décembre, et qu’il nomma baie de Frédéric Henry.

Le lendemain matin il envoya le maître avec deux canots armés reconnaître une anse au nord-ouest, pour voir s’il était possible d’y faire de l’eau et du bois et d’y trouver des provisions. Les canots côtoyèrent le rivage de la baie l’espace d’une lieue ; le pays était très-élevé, mais uni, couvert de bois et de plantes antiscorbutiques ; une source coulait sur un terrain en pente : il était très-difficile d’y faire de l’eau. On n’aperçut aucun habitant ; toutefois on crut distinguer des cris et entendre un bruit assez semblable au son d’une trompette. On observa deux arbres de quatre à cinq pieds de diamètre et de soixante pieds d’élévation, sur l’écorce desquels on avait pratiqué des entailles, à cinq pieds de distance les unes des autres, pour monter jusqu’au sommet, ce qui