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des terres cultivées le long des bords d’un ruisseau. Leur dessein était d’y faire de l’eau, mais il ne leur fut pas possible d’aborder. Ces terres, partagées par de petits enclos, étaient couvertes d’une verdure riante, mais l’espèce de plante cultivée était inconnue. Ils virent aussi deux pirogues halées sur le rivage, au-dessus de la marque de l’eau dans le vif de la marée.

Tasman, supposant avec raison qu’il était le premier navigateur européen qui eût navigué dans ces parages, donna son nom au cap le plus occidental de la terre qu’il venait de découvrir. Il résolut de faire ensuite voile à l’est jusque par les 220° de longitude, ensuite au nord jusque par les 17° de latitude sud, et ensuite à l’ouest pour attérir aux îles des Cocos et de Hoorn, reconnues par Schouten, dans le dessein de s’y rafraîchir.

Le 6 janvier il vit une île dans le sud, à trois lieues de distance. Le 8, étant à 25° sud et 193° de longitude, les lames qui venaient du sud-est avertissaient qu’il ne fallait pas chercher la terre de ce côté. Le 19 on eut, par 22° 35′ sud et 205° 23′ de longitude, la vue d’une île de deux à trois lieues de circuit ; elle parut haute, escarpée et stérile. On l’appela Pylstaart eylandt (île des Plongeons), à cause du grand nombre de ces oiseaux qui voltigeaient le long de ses bords. Les vents de sud-est empêchèrent d’en ranger les côtes de près pour la mieux reconnaître. Le lendemain on eut connaissance de deux autres îles ; le 21 on approcha de la plus