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voir si près de la ligne. Le 8 juillet il reprit la route d’Europe. Il comptait passer par le détroit de Le Maire ; mais il fit route, sans s’en douter, à l’est de la Terre des États. Le 19 janvier il vit dans le grand Océan une île inconnue à laquelle il donna son nom ; c’était une petite île au sud des Malouines : elle est médiocrement haute et assez unie. Le lendemain il mouilla à la plus occidentale des îles Sebaldes, y trouva plusieurs étangs et ruisseaux d’eau douce, du céleri, et beaucoup d’oiseaux de mer. Le terrain parut assez bon ; mais il était absolument dénué de bois, dont on manquait le plus. En relâchant à Rio-Janeiro, Beauchêne y trouva un des petits navires de sa flotte qui n’avaient pu le suivre ; l’autre s’était perdu sur les côtes de Bretagne ; il revint à la Rochelle le 6 août 1701.

Le succès du voyage de Beauchêne fut si complet, que dans une seule année on vit dix-sept vaisseaux français, tant de guerre que marchands , arriver en même temps dans le grand Océan. Les côtes du Chili et du Pérou furent pendant plusieurs années fréquentées par les bâtimens français ; quelques-uns continuèrent leur course à travers le grand Océan, allèrent à la Chine, revinrent par le cap de Bonne-Espérance, et firent ainsi le tour du monde. De ce nombre fut le vaisseau commandé par Michel-Joseph du Bocage de Bléville, du Havre, qui partit en 1707, et ne revint qu’en 1716. Il découvrit, par nord et 280° de