Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le nord. Il fit ensuite une campagne dans les Indes orientales ; puis, en 1675, se trouvant à la Jamaïque, il prit parti avec les coupeurs de bois de Campêche ; et, malgré les fatigues continuelles qu’il lui fallut endurer dans ce métier, il resta trois ans avec eux. Il revint à Londres en 1678, et en repartit en 1679, dans l’intention de retourner à la baie de Campêche ; mais il rencontra des flibustiers à la Jamaïque : tout l’équipage de son navire les suivit ; il fit comme les autres. Le genre de vie de ces aventuriers avait de l’attrait pour lui. Il traversa dans leur compagnie l’isthme de Darien, et s’associa à leurs courses dans le grand Océan. Il était sur le bâtiment du capitaine Sharp. Après qu’ils se furent emparés d’Ylo, petite ville sur la côte du Pérou, ils allèrent à l’île de Juan Fernandès. Durant leur séjour le capitaine Sharp, du consentement unanime des flibustiers, fut dépouillé du commandement, parce qu’on était mécontent de sa bravoure et de sa conduite. Le capitaine Watling fut mis en sa place, et tué bientôt après devant Arica. Des difficultés s’élevèrent sur le choix de son successeur ; le parti de Sharp l’emporta. Dampier, qui jusqu’alors n’avait pas été content de sa conduite, mais n’avait pas manifesté ses sentimens, se mit du côté de ceux qui le quittèrent. Cette troupe, à laquelle on avait donné la pinasse, débarqua le 1er. mai 1681 au nord du golfe Saint-Michel, dans l’isthme de Panama ; traversa cette langue de terre, et arriva le 23 à la mer des Caraïbes.