Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lesquelles ils vont à la Nouvelle-Guinée, où ils se procurent des esclaves et de beaux perroquets, qu’ils portent à Céram pour les y échanger contre des toiles de coton. Un bateau en était revenu un peu avant mon arrivée ; je lui achetai des perroquets, et j’aurais bien désiré me procurer un esclave ; mais ils ne voulaient le troquer que contre des toiles de coton, que je n’avais pas.

» Leurs maisons de ce côté ne semblent destinées que pour le besoin du moment, tant elles sont petites ; mais de l’autre côté de l’île nous en vîmes de grandes et bien construites. Leurs pirogues sont étroites, avec des bouts dehors de chaque côté, de même que celles des autres Malais. Je ne sais quelle religion ils professent ; mais je ne crois pas qu’ils soient mahométans, parce qu’ils buvaient de l’eau-de-vie dans la même coupe que nous sans aucun scrupule. Ayant fait ma provision de racines et de fruits, je partis le 20 janvier, faisant route au nord et à l’ouest, puis au nord.

» Je passai devant beaucoup de petites îles et au milieu de bas-fonds dangereux sans qu’il arrivât rien de remarquable, jusqu’au 4 février que je me trouvai à trois lieues du cap nord-ouest de la Nouvelle-Guinée, nommé cap Mabo par les Hollandais. Au large on voit plusieurs îles. Cette partie de la Nouvelle-Guinée est haute et ornée de grands et beaux arbres. La mer en cet endroit est extrêmement profonde, jusqu’à une île au delà du cap, que