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se jetèrent à la nage. Ce ne fut qu’avec des peines extrêmes qu’on parvint à le retourner. Il fallut laisser à terre les fruits, les nattes et divers objets que l’on avait pris dans les maisons des Indiens. Tout ce que l’on put faire fut de sauver les armes. Cette île, que l’on abandonna, parce que l’on n’y trouva ni mouillage commode ni eau fraîche, fut nommée isla de la Gente hermosa (île de la belle Nation). Quiros, dans un de ses mémoires, la nomme isla de Monterey, nom du vice-roi du Mexique.

On fit voile ensuite pour gagner l’île Santa-Cruz, dont on connaissait les ressources. Après trente-trois jours de navigation, l’on découvrit le 7 avril dans le nord-ouest, une terre haute et noire qui avait l’apparence d’un volcan. L’on n’y put aborder que le 9, et, pour parvenir à la côte, les canots furent obligés de passer au milieu de plusieurs petites îles, qui de loin semblent n’en former qu’une seule. Elles sont situées à la partie orientale de la grande île, dont elles sont assez éloignées pour laisser un canal qui peut recevoir des vaisseaux. C’est dans ce port que, la flotte mouilla par vingt-cinq brasses d’eau. On vit plusieurs maisons entre les arbres et le long du rivage.

Les canots arrivés à la côte trouvèrent des ruisseaux d’eau douce, des plantations de bananiers, de cocotiers, d’autres palmiers, de cannes à sucre, et de diverses racines bonnes à manger. Ils se hâtèrent de porter ces nou-