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velles agréables aux vaisseaux. Le lendemain, soixante hommes allèrent à terre. À quelque distance des vaisseaux, ils découvrirent en dedans des récifs un îlot qui ne s’élevait pas à plus de cinq ou six pieds au-dessus du niveau de la mer ; il était formé de pierres de corail, et paraissait être l’ouvrage des hommes. On y compta soixante-dix maisons couvertes de feuilles de palmiers, et tapissées de nattes dans l’intérieur. On sut ensuite que c’était un fort où les Indiens se retiraient quand ils étaient attaqués par les habitans des îles voisines, chez lesquels, à leur tour, ils portaient la guerre dans leurs grandes et fortes pirogues avec lesquelles ils pouvaient, en toute sûreté, se risquer en pleine mer.

En approchant du fort, les Espagnols aperçurent près de la côte, des Indiens dans leurs pirogues ; aussitôt ils se mirent sur la défensive. Les insulaires, qui n’avaient que des intentions pacifiques, se jetèrent dans l’eau jusqu’à la ceinture pour gagner plus promptement la terre, et s’avancèrent vers les Espagnols en leur faisant des démonstrations d’amitié, et, montrant le fort, ils les invitaient à les y suivre. Les Espagnols, de leur côté, craignant qu’un si grand nombre d’hommes robustes ne vinssent à bout de couler les canots à fond, si la fantaisie leur en prenait, se rapprochèrent du rivage, et leur firent signe de s’éloigner. Alors les Indiens se retirèrent, les uns vers le fort, les autres vers les îles. Les Espagnols demandè-