Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/243

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vage et de faciliter la descente. » On se rappellera que ce rédacteur est le sergent-major des troupes. « Cet expédient, continue-t-il avec le même sang-froid, nous réussit à souhait, et nous touchâmes à terre sans trouver de résistance de la part des insulaires. » Des signes de paix et d’amitié, des présens faits aux chefs apaisèrent la multitude, dissipèrent les craintes et semblèrent rétablir la confiance. En effet, après que les insulaires eurent reçu ces présens, les Hollandais allèrent avec eux voir l’intérieur du pays, et y chercher des herbes pour le soulagement des malades. Ils en emplirent six grands sacs, et les naturels les aidèrent dans cette recherche et leur apportèrent des poules.

Mais une seconde visite le lendemain n’eut pas un succès si heureux, quoique les Hollandais y fussent allés en plus grand nombre. Attirés par les agaceries des femmes, ils voulurent s’enfoncer dans le pays ; ils donnèrent dans une embuscade, et furent assaillis d’une grêle de pierres ; on fit feu sur les insulaires ; mais quoique plusieurs d’entre eux eussent été atteints et renversés sur la poussière, quoique leur chef eût été une des premières victimes, ils continuèrent de charger les Hollandais, qui furent forcés de battre en retraite, emportant avec eux leurs morts et leurs blessés. « Les blessures que nos gens reçurent, ajoute Behrens, quoique peu considérables d’abord, devinrent mortelles par la complication du scorbut ; de sorte que peu d’entre eux en échappè-