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que les habitans de la côte occidentale ou des environs du détroit qui s’approchent de la côte orientale.

L’escadre partit de Saint-Julien le vendredi 27 février. Le 4 mars elle eut la vue du cap des Vierges, à l’embouchure du détroit de Magellan. Quoique bas et plat, il se termine en pointe. Les Anglais trouvèrent ici ce que les observations ne cessèrent pas de leur confirmer ; c’est que, sous ces latitudes avancées vers le sud, le beau temps est toujours de courte durée, et que, lorsqu’il est extrêmement beau, il devient présage de tempête. Le calme de la soirée se termina par une nuit très-orageuse. En gouvernant au sud, on découvrit le lendemain, pour la première fois, la Terre du Feu. Cette vue n’offre que des montagnes d’une hauteur étonnante et couvertes de neige. On suivit la côte pendant tout le jour. Le lendemain on vit le détroit de Le Maire.

Quelque affreux que soit l’aspect de la Terre du Feu, celui de la Terre des États a quelque chose encore de plus horrible. Il n’offre qu’une suite de rochers inaccessibles, hérissés de pointes aiguës d’une hauteur prodigieuse, couverts d’une neige éternelle, et ceints de précipices. Plusieurs de leurs pointes paraissent suspendues d’une manière étonnante. Les rocs qui leur servent de bases ne semblent séparés les uns des autres que par des crevasses qu’on croirait formées par des tremblemens de terre. Leurs côtes sont presque perpendiculaires ; enfin l’i-