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d’où il ne sortit qu’après le règlement du cartel entre l’Espagne et l’Angleterre, pour retourner en Europe à bord d’un vaisseau français.

L’inquiétude du commandant pour trois vaisseaux dont il ignorait le sort l’avait déterminé, après l’arrivée du Glocester, à faire visiter l’île de Masa-Fuéro, dans l’espérance d’y découvrir quelque baie qui pouvait leur avoir servi de retraite. Le Tryal, qui fui chargé de cette commission, fit le tour de l’île, et n’y vit aucun vaisseau.

Les Anglais du Tryal s’assurèrent que Masa-Fuéro est couverte d’arbres, et qu’elle a plusieurs beaux ruisseaux qui tombent dans la mer. Ils virent aussi un endroit, au nord de l’île, où les vaisseaux peuvent mouiller, quoique l’ancrage n’y soit pas excellent. Le rivage a peu d’étendue ; il est fort escarpé. Avec ces inconvéniens on y trouve une chaîne de roches qui s’avance de la pointe orientale de l’île à deux milles au large, mais qui est peu dangereuse à la vérité, parce que la mer, qui s’y brise continuellement, les fait aisément reconnaître.

Cette île a sur celle de Juan Fernandès l’avantage d’être bien peuplée de chèvres ; et ces animaux, qui n’ont jamais été troublés dans leurs retraites, se laissent approcher lorsqu’on ne les effarouche point à coups de fusil. On y trouve un grand nombre de phoques communs et de lions marins. En un mot, les