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blessé. On répondit à cet acte d’hostilité par une décharge de mousqueterie qui les fit repentir de leur témérité.

La nuit obligea la chaloupe de rejoindre la flotte. Comme on voulait reconnaître les terres qu’on avait vues dans le sud-ouest, on fit route dans cette direction, et dans l’après-midi du 30 avril on parvint à l’ouverture d’une grande baie ; la nuit ne permit pas de s’y engager ; mais le lendemain matin la corvette fut détachée avec une chaloupe pour la visiter, et tâcher de découvrir un port. Elle revint dans l’après-midi, et elle rapporta que la baie était fort spacieuse, à l’abri des vents, profonde, et le fond de bonne qualité ; que le peuple qui l’habitait était d’une haute stature ; que plusieurs Indiens s’étaient approchés dans des pirogues, qu’ils avaient paru disposés à la paix, et qu’en signe d’amitié ils avaient distribué aux Espagnols les aigrettes et plumes de héron qui ornaient leurs têtes ; qu’enfin on ne pouvait apercevoir la fin d’une autre baie qui courait dans le sud et le sud-ouest, et que les terres, autant que la vue pouvait porter, semblaient former un amphithéâtre.

Ce rapport répandit la joie dans l’équipage, qui crut voir le terme de ses fatigues. Quiros se décida à faire route pour cette seconde baie, et le lendemain la flotte y laissa tomber l’ancre. Elle reçut le nom de baie de San-Philippe y San-Yago. (Saint-Philippe et Saint-Jacques), en l’honneur des saints du jour, et un port spa-