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cieux et commode entre deux embouchures de rivières, où elle alla mouiller le 3, celui de port de la Vera-Cruz (de la vraie Croix). La terre à laquelle il appartient fut nommée Tierra austral del Espiritu Santo, (Terre australe du Saint-Esprit). Une des rivières fut appelée el Jordan (le Jourdain) ; l’autre el Rio de San Salvador (la rivière de Saint-Sauveur.) Ce port, placé à l’abri de tous les vents, offre une perspective ravissante. La terre s’élève en pente douce jusqu’aux montagnes, qui sont couvertes de la plus belle verdure, et séparées par des vallées fertiles.

Les Espagnols descendirent à terre le 4 mai. Le chef du pays, suivi d’une troupe nombreuse, vint à leur rencontre. Il paraissait mécontent de l’arrivée de ces étrangers ; il leur présenta une petite quantité de fruits en leur faisant signe de se rembarquer. Voyant qu’ils continuaient à s’avancer, il traça une ligne sur le sable avec le bout de son arc, et leur enjoignit de ne pas passer outre.

Torrès eut à peine mis le pied au delà de cette ligne, que les Indiens décochèrent leurs flèches contre les Espagnols ; ceux-ci répondirent par des coups de fusil. Le chef des Indiens et quelques autres furent tués ; le reste prit la fuite vers les montagnes. Durant le séjour des Espagnols dans ce port, ils firent plusieurs excursions dans l’intérieur de l’île, tant pour se procurer des vivres, dont ils commençaient à manquer, que pour amener les