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la crainte qu’ils n’allassent informer le gouverneur espagnol de l’arrivée du vaisseau. Il donna des ordres pour s’assurer de la barque.

Ce ne fut pas sans une peine extrême que le Centurion laissa tomber l’ancre. On employa cinq heures entières à carguer les voiles. Tout ce qu’il y avait de gens en état de servir ne montait qu’à soixante-onze, misérable reste des équipages réunis de trois vaisseaux, qui faisaient ensemble près de mille hommes à leur départ d’Angleterre.

Les Indiens, ayant conclu de la prise de leur barque qu’ils avaient des ennemis à craindre, se retirèrent dans les bois de l’île, et laissèrent plusieurs cabanes qui épargnèrent aux Anglais la peine et le temps de dresser des tentes. Une de ces cabanes, qui leur avait servi de magasin, était de soixante pieds de long sur quarante-cinq de large. Elle fut changée en infirmerie pour les malades. Tous les officiers, et le chef d’escadre lui-même, prêtèrent la main pour les aider à sortir du vaisseau. On perdit encore vingt et un hommes la veille et le jour du débarquement.

L’île de Tinian, dont l’auteur ne se lasse point de vanter les avantages, est située à 15° 8′ de latitude septentrionale, et à 114° 50′ de longitude ouest d’Acapulco. Sa longueur est d’environ douze milles, et sa largeur d’environ la moitié. Le terrain en est sec et un peu sablonneux, ce qui rend le gazon des prés et des bois plus fin et plus uni qu’il ne l’est ordi-