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d’Alkmaar, dans la Nord-Hollande. La première idée du projet est due à Isaac. Il en fit part à Guillaume Cornelis Schouten, navigateur expérimenté, qui était allé trois fois aux Indes orientales, qui en avait parcouru toutes les régions, et qui était animé du désir d’entreprendre de nouvelles découvertes. Celui-ci s’était persuadé, non sans raison, que le continent de l’Amérique devait se terminer au delà de la Terre du Feu, que l’on savait entrecoupée d’un grand nombre de canaux. Tous les deux se flattèrent de pouvoir éluder le privilége de la compagnie en prenant cette route nouvelle, qui n’avait pu être spécifiée dans les lettres-patentes des états-généraux ; et, si l’on découvrait de nouvelles terres, d’y faire un commerce avantageux. Isaac Le Maire devait fournir la moitié des frais de l’expédition, et Schouten, se chargeant de l’autre moitié avec le secours de ses amis, prenait encore sur lui les soins de l’équipement et des préparatifs. Bientôt on vit entrer dans leurs vues divers négocians, qui la plupart exerçaient les premières charges municipales de la ville de Hoorn. Ils prirent tous, avec Isaac Le Maire, et Jacques son fils, le titre de directeurs de la nouvelle association. Ils équipèrent à Hoorn le vaisseau l’Eendraght (la Concorde) du port de trois cent soixante tonneaux, avec soixante-cinq hommes d’équipage et dix-neuf pièces de canon de petit calibre. On arma également un petit bâtiment de cent dix tonneaux, nommé