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le Hoorn, avec vingt-deux hommes d’équipage et huit pièces de canon de petit calibre. L’expédition fut en outre fournie de pierriers, de mousquets et de munitions de guerre, de chaloupes et de canots, d’agrès et de manœuvres de rechange, et tout ce qui était nécessaire pour l’accomplissement d’un tel voyage.

Comme le but de l’armement ne cessa point d’être un mystère pour le public, la principale condition de l’engagement, pour les officiers et les matelots, fut d’aller où le capitaine jugerait à propos de les conduire. On parla différemment d’une si singulière entreprise, et le peuple donna aux intéressés le nom de chercheurs d’or ; mais les directeurs s’attribuèrent le titre de Compagnie australe. Schouten commanda la Concorde, et Jacques Le Maire s’y embarqua comme directeur général de l’association. Il devait présider, en cette qualité, tous les conseils. La prééminence qu’elle lui donnait explique pourquoi, n’étant que négociant, il a partagé avec Schouten une gloire qui ne semble réservée qu’à des navigateurs de profession. Il est cependant juste de dire que Le Maire passait pour un homme expérimenté et d’une grande intelligence dans l’art de la navigation. On ne doit donc pas le considérer comme un simple subrécargue.

Ce fut le 14 juin 1615 que les deux bâtimens firent voile du Texel. Leur route n’eut rien de remarquable jusqu’au 5 octobre, que, sur le midi, à la hauteur de 4° 27′ du nord, on en-