Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coup à celle des cabas de figues qui viennent d’Espagne. Après avoir reçu la liberté de s’éloigner du navire, ils prirent leur route au sud-est.

Le 10, en gouvernant à l’ouest et au sud-ouest, on vit à la gauche du navire des terres fort hautes, à la distance d’environ huit lieues. Leur couleur paraissait bleue. On continua d’avancer tout le reste du jour sans en pouvoir approcher ; mais le lendemain, après avoir louvoyé toute la nuit, on se trouva proche d’une île fort élevée, à deux lieues de laquelle on en découvrait une autre au sud. Le navire passa sur un banc où la profondeur de l’eau n’était que de quatorze brasses, fond pierreux. Aussitôt qu’on l’eut passé, on ne trouva plus de fond, quoiqu’on ne fût qu’à deux lieues de la terre. La chaloupe fut mise en mer. Après quelques recherches, elle revint annoncer qu’elle avait trouvé, à la pointe de la première île, bon fond de sable, sur vingt-cinq brasses. On ne fit pas difficulté d’y mouiller, à la vue de plusieurs canots qui bordaient le rivage. Cette île est proprement une haute montagne. On y découvrit un grand nombre de cocotiers, qui relevèrent le courage des malades, et qui lui firent donner le nom d’île des Cocos. L’autre, plus longue et plus basse, s’étend de l’est à l’ouest.

Lorsque le bâtiment fut établi sur ses ancres, trois petits bâtimens sauvages en vinrent faire le tour, et dix ou douze canots l’abordèrent.