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ces. Il baissa le visage jusqu’à terre, en priant d’une voix fort haute, qui approchait d’un grand cri. L’autre alla au-devant de lui, et ne le reçut pas avec moins de gestes et de contorsions. Enfin s’étant relevés tous deux, ils entrèrent dans le belez ; c’est le nom que les insulaires donnent au logement de leur roi. L’assemblée qui se forma autour d’eux était d’environ neuf cents hommes. Ils passèrent ensuite sur le vaisseau hollandais, où, s’apercevant qu’on appareillait pour remettre à la voile, ils marquèrent d’autant plus leur joie, que, malgré les témoignages de confiance, ils avaient toujours paru craindre qu’on ne se saisît de leurs îles. Aussi cette dernière visite fut-elle signalée par de nouveaux présens. Ils s’étaient fait accompagner d’un assez grand nombre de porcs, et chacun des deux rois en porta lui-même un sur sa tête.

En partant, les Hollandais donnèrent aux deux îles le nom de Hoornse eylanden (îles de Hoorn), de celui de la ville où le vaisseau avait été équipé, et qui était la patrie de la plus grande partie de l’équipage. La baie fut nommée Eendraghts baey (baie de la Concorde), du nom du navire : elle est dans un golfe, au côté méridional de la première île ; le fond en est si inégal, qu’on n’eut pas peu de peine à lever l’ancre. Un banc de sable, qui s’étend d’un côté, paraît à découvert dans la basse marée ; de l’autre, c’est la côte qui est fort sale le long du rivage. Ce parage est à 14° 56′ sud.