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L’équipage hollandais partit fort content de s’être rafraîchi avec si peu de danger, et surtout d’emporter une grosse provision d’eau. Après avoir gouverné tout le jour à l’ouest, on se trouva le 1er. juin à la hauteur de 13°. Le 3 on fut surpris de n’apercevoir aucune terre, et les pilotes craignirent de s’être avancés bien loin derrière la Nouvelle-Guinée. Pour sortir de cette incertitude, on fit mettre le cap au nord. La nuit suivante on était à 12° 30′. Les principaux officiers soupçonnèrent qu’on était plus à l’ouest qu’on n’avait pensé, et que la Nouvelle-Guinée était encore à côté d’eux : ils résolurent d’en conférer encore une fois avec les pilotes, et d’examiner les pointages depuis la côte du Pérou. Celui de Schouten marquait 1737 lieues ; un autre, 1665, et toujours en diminuant jusqu’à 1610. En comparant tous les calculs, on conclut que la course avait été d’environ 1660 lieues. Comme on continuait de ne découvrir aucune terre, on prit le parti de changer la route et de porter à l’ouest. Le 13 à midi, la hauteur fit juger qu’on était à cent cinquante-cinq lieues des îles de Hoorn, et la couleur de l’eau parut changée. Quantité de bonites, beaucoup d’autres poissons, et même quelques oiseaux qui commencèrent à se montrer, ne laissèrent aucun doute qu’on ne fût proche des terres. Cependant on avança jusqu’au 20 sans rien découvrir. Enfin, vers le soir du 20, on eut la vue d’une côte à 4° 50′ sud. La prudence obligea de jeter l’ancre, dans