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la crainte d’y échouer. Le lendemain on reconnut cinq ou six petites îles, qui paraissaient couvertes d’arbres et de grands bancs de sable qui s’étendaient au nord-ouest. Le mouillage y était si mauvais, qu’on remit le cap à l’ouest, en laissant les îles à 4° 47′. Les insulaires s’approchèrent dans deux pirogues. Ils ressemblaient aux habitans des îles de Hoorn, mais avaient la peau plus foncée. On fit avec eux quelques échanges. Ils indiquèrent par leurs gestes aux Hollandais d’aller plus vers l’ouest, où ils trouveraient encore des terres. Le 22 on découvrit douze ou treize autres îles, à 4° 45′ : elles furent laissées à la gauche du vaisseau. On ne vit aucun courant dans ce parage.

Le 24 on aperçut trois basses îles au sud-ouest, remplies d’arbres et couvertes de verdure. Mais les côtes étaient bordées de rochers, et l’on n’y put trouver aucun mouillage : elles furent nommées de Groene eylanden (les îles Vertes). On découvrit une autre terre avant la fin du jour, si haute en apparence, qu’étant suivie au sud-ouest par d’autres terres de la même hauteur, on la prit pour le cap de la Nouvelle-Guinée. Cependant on se crut détrompé en approchant de la côte ; et, ne reconnaissant qu’une île, on lui donna le nom de San-Ian eylandt (île de Saint-Jean), parce que c’était le jour de cette fête qu’elle avait été découverte. Après avoir rasé long-temps le rivage sans y trouver de fond, on doubla le cap vers le soir, et l’on entra dans une baie où