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à coup de massue ; ce qui fit prendre la précaution de ne plus envoyer de canot sans un certain nombre d’hommes armés.

La continuité et la force des vents qui soufflaient de la région du nord-ouest faisaient craindre à L’Hermite qu’ils ne fussent alisés ; qu’il ne se trouvât dans l’impossibilité de s’avancer dans le grand Océan, et que sa flotte ne fût dispersée. Il proposa donc, dans un conseil, de passer l’hiver qui approchait, soit à la côte de la Terre du Feu, soit dans le détroit de Magellan. Après mûre délibération, il fut résolu de tenir la mer encore deux mois, pour tâcher de doubler le cap. On leva l’ancre, et l’on fut porté jusqu’à 61° sud. L’amiral et le vice-amiral étaient si malades, qu’il n’y avait guère d’apparence que ni l’un ni l’autre revinssent vivans de cette expédition. Le 18 mars on vit la côte du Chili, par 42° 10′. Le 4 avril on reconnut l’île de Juan-Fernandès ; on alla s’y ravitailler, et on la quitta le 13.

Le 7 mai la flotte arriva devant le Callao ; elle fit contre cette place une attaque qui échoua. L’Hermite mourut le 2 juin. Schapenham se souilla par des actes de cruauté. Les exploits de la flotte se bornèrent à brûler un assez grand nombre de bâtimens espagnols ; elle remonta le long de la côte jusqu’à Acapulco, d’où elle fit voile pour l’île de Guam, où elle mouilla le 26 janvier 1625. Elle alla ensuite à Mindanao, puis d’îles en îles jusqu’aux Moluques et à Batavia, où les bàtimens reçurent dif-