Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/110

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coq, des cocos et des bananes ; il leur donna en échange de la verroterie, un miroir, une hache, des peignes, et d’autres bagatelles. Les femmes, qui d’abord étaient restées à une certaine distance, n’eurent pas plus tôt aperçu ces objets de fantaisie, qu’elles accoururent avec un empressement extrême pour les considérer de plus près ; mais les hommes les renvoyèrent aussitôt, ce qui sembla les mortifier et les mécontenter singulièrement.

Pendant que ces échanges se faisaient, un Indien passa sans être aperçu derrière un rocher, et, plongeant dans la mer, releva le grapin ; en même temps ceux qui tenaient le grelin à terre, halèrent sur le grapin. Dès que les Anglais s’aperçurent de cette manœuvre, ils tirèrent un coup de fusil sur la tête de l’homme qui avait relevé le grapin ; celui-ci le lâcha aussitôt en donnant des marques d’une surprise et d’une frayeur extraordinaires ; les autres Indiens lâchèrent le grelin. Il n y eut pas d’autre difficulté. Les hommes et les femmes que vit Furneaux étaient vêtus d’une espèce d’étoffe ; les habitans lui parurent plus nombreux que l’île n’en pouvait nourrir ; et comme il aperçut plusieurs doubles pirogues très-grandes sur la grève, il jugea que des îles plus étendues, d’un accès plus facile, et où les provisions étaient abondantes, devaient se trouver à peu de distance. Cette conjecture parut plausible à Wallis, qui se détermina à s’avancer davantage à l’ouest. L’île que l’on