Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/109

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élevée, à l’abri de laquelle il pourrait jeter l’ancre, et où il pourrait se procurer les vivres frais dont il avait besoin.

Le 17 ses vœux ne furent pas encore exaucés ; il avait découvert le matin une terre, et le soir, quand il s’en fut approché, on vit une lumière sur le rivage, ce qui prouva que l’île était habitée, et fit espérer que l’on trouverait un mouillage le long de la côte. On remarqua avec grand plaisir que la terre était haute et couverte de cocotiers, signe infaillible que l’on y trouverait de l’eau.

Le lendemain matin, tandis que l’on mettait les canots dehors pour aller reconnaître l’île, plusieurs pirogues s’en détachèrent ; mais dès que les Indiens virent les embarcations voguer vers la côte, ils y retournèrent. Le lieutenant Furneaux avait vu au moins une centaine d’habitans, et pensait que l’île en contenait un plus grand nombre. Il avait inutilement fait le tour de l’île pour découvrir un mouillage, et n’avait découvert qu’avec beaucoup de peine un endroit où son canot pût aborder. Lorsqu’il fut près du rivage, il laissa tomber un grapin, et jeta un grelin aux Indiens réunis sur la grève, qui le saisirent et le tinrent ferme. Ils n’avaient point d’armes ; quelques-uns tenaient à la main des bâtons blancs qui paraissaient être des marques d’autorité, car ceux qui les portaient s’avancèrent seuls tandis que tous les autres restèrent en arrière. Furneaux conversa avec eux par signes ; ils lui apportèrent un cochon, un