Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/131

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l’embrassa, et lui offrit différens petits présens qu’il jugea lui être les plus agréables. Il essaya aussi de lui faire comprendre que nous désirions d’obtenir d’eux des provisions, que nous nous tiendrions d’un côté du ruisseau ; que les Indiens devaient rester sur l’autre, et ne pas venir en trop grand nombre à la fois. Le vieillard se retira l’air très-satisfait. Avant midi, il s’était établi entre les insulaires et nous un commerce régulier, qui nous fournit en abondance des cochons, de la volaille et des fruits ; de sorte que tous les hommes de l’équipage, sains ou malades, eurent de ces provisions fraîches à discrétion.

» L’harmonie ainsi établie, et toutes choses réglées à la satisfaction mutuelle des deux partis, j’envoyai à terre le chirurgien et le second lieutenant, pour examiner le local, et choisir un endroit où les malades pussent être débarqués. À leur retour ils me dirent que toutes les parties du rivage qu’ils avaient parcourues leur avaient semblé également saines et convenables ; mais que, pour la sûreté, ils n’en trouvaient point de meilleur que l’endroit où l’on faisait de l’eau, parce que les malades pourraient y être sous la protection du vaisseau et défendus par une garde, et qu’on pourrait aisément les empêcher de s’écarter dans le pays, et de rompre le régime qu’ils devaient observer. Les malades furent donc placés dans cet endroit, et je chargeai le canonnier de commander la garde que je leur donnai. On