Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/149

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rais l’île dans sept jours ; elle me demanda par signes d’en demeurer encore vingt, en me faisant entendre que j’irais dans l’intérieur du pays, à deux journées de la côte ; que j’y passerais quelques jours, et que j’en rapporterais une grande provision de cochons et de volailles. Je lui répliquai, toujours par signes, que j’étais forcé de partir dans sept jours, sans autre délai, sur quoi elle se mit à pleurer ; et ce ne fut pas sans beaucoup de peine que je parvins à la tranquilliser un peu.

» Le 22 au matin le canonnier nous envoya au moins vingt cochons avec beaucoup de fruits. Nos entre-ponts étaient alors pleins de cochons et de volailles. D’abord nous ne tuâmes que les petits, gardant les autres pour notre provision à la mer. Cependant, quand nous vîmes, à notre grand chagrin, qu’on ne pouvait faire manger autre chose que du fruit tant aux cochons qu’aux poules, sans beaucoup de difficulté, nous fûmes forcés de les tuer beaucoup plus tôt que nous n’aurions fait. Nous avons pourtant apporté vivans en Angleterre un verrat et une truie.

» Le 23 nous eûmes une pluie très-forte avec des coups de vent qui abattirent plusieurs arbres sur la côte, mais la tempête fut peu sensible dans l’endroit où le vaisseau était mouillé.

» Le 24 j’envoyai au vieillard qui avait été si utile au canonnier dans nos marchés un autre pot de fer, des haches, des serpes, des