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deux doigts du visage de celui qui montrait tant d’ardeur à cette manœuvre. Le coup ne leur fit pas de mal, mais l’explosion les effraya tellement, qu’ils s’enfuirent avec une précipitation extrême. Nos canots quittèrent alors cet endroit. L’eau avait tellement baissé, qu’ils eurent beaucoup de peine à revenir au vaisseau à travers les rochers, dont les pointes s’élevaient au-dessus de la surface de la mer : tout le récif était à sec, et battu par des lames très-fortes. Les Indiens s’aperçurent probablement de l’embarras où étaient nos gens, car ils les suivirent le long du récif, jusqu’à ce qu’ils eussent gagné une passe. Les voyant alors au large et voguer très-vite vers le vaisseau, ils s’en retournèrent. Les officiers du vaisseau me firent l’honneur d’appeler cette île, de mon nom, île Wallis ; elle est située par 13° 18′ sud, et 177° ouest.

» Quoique nous n’ayons trouve aucune espèce de métal dans toutes ces îles, il est cependant très-remarquable que, lorsque les habitans obtenaient de nous des morceaux de fer, ils se mettaient tout de suite à l’aiguiser et à le rendre pointu, tentative qu’ils ne faisaient pas sur le cuivre. »

Le 17 septembre, Wallis laissa tomber l’ancre devant l’île de Tinian. Il n’en fait pas un tableau aussi séduisant que celui qui en a été tracé par Anson ; mais il ne la peint pas non plus avec des couleurs aussi sombres que celles que Carteret a employées. Il convient que l’air