Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/178

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coup plus grande, et paraît l’emporter par la fertilité du sol. La première est située par 15° 50′ sud, et 174° ouest ; la seconde, par 15° 55′ sud, et 175° 3′ ouest.

» En continuant notre route à l’ouest-nord-ouest, nous vîmes une terre le 16. C’était une île haute dans le centre, vaste, et d’un aspect agréable le long de la côte, que couvraient des cocotiers. Des brisans s’étendent tout alentour, à deux et trois milles au large ; on vit de la fumée et des cabanes en différens endroits. J’envoyai les canots examiner la côte : plusieurs petits ruisseaux coulaient dans la mer, l’île était bordée de rochers ; les arbres croissaient jusqu’au bord de l’eau. Dès que les canots se furent approchés de terre, plusieurs pirogues, portant chacune six à huit hommes, ramèrent de leur côté. Ces Indiens parurent robustes et actifs ; à l’exception d’une natte qui leur couvrait les reins, ils étaient entièrement nus. Ils avaient pour armes de grandes massues semblables à celle que les peintres donnent à Hercule dans les tableaux : ils en échangèrent deux contre des clous et quelques bagatelles. Il ne fut pas possible de savoir d’eux, en le leur demandant par signes, s’ils avaient d’autres oiseaux que les oiseaux de mer aperçus le long du rivage. Pendant l’entretien, les Indiens formèrent le projet de se saisir d’un de nos canots. L’un d’eux se mit tout d’un coup à le tirer vers les rochers. Nos gens ne purent les en empêcher qu’en lâchant un coup de fusil à