Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/26

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ne fussent tentés de renouveler un combat qui ne pouvait que leur être funeste, je leur fis tirer un coup de canon dont les balles passant par-dessus leurs têtes produisirent l’effet que j’en attendais ; en un clin d’œil ils disparurent tous.

» Nos canots ramassèrent sur l’île quelques cocos, mais n’aperçurent pas un seul habitant. Le lendemain j’allai à terre avec les hommes les plus malades. Les maisons des Indiens étaient absolument vides ; je n’y trouvai que des chiens qui ne cessèrent d’aboyer tant que nous fûmes à terre. Ces maisons, ou plutôt ces cabanes de très-chétive apparence, et couvertes en branches de cocotiers, étaient délicieusement situées à l’ombre de grands arbres d’espèces différentes. La grève, le long de la mer, était couverte de corail et de coquilles de grosses huîtres perlières. Je ne doute pas qu’on ne pût établir ici une pêcherie de perles peut-être plus avantageuse qu’en aucun autre endroit du monde. Nous ne vîmes les naturels que de loin ; les hommes étaient nus ; les femmes portaient une espèce de tablier qui les couvrait de la ceinture au genou.

» Nos gens, en visitant les cabanes des Indiens, y trouvèrent la barre d’un gouvernail qui était rongée des vers, et qui avait évidemment appartenu à une chaloupe hollandaise ; un morceau de fer battu, un morceau de cuivre, et de petits outils en fer qui provenaient sans doute des Hollandais auxquels avait appartenu