Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que c’était une belle île ; elle est entrecoupée de montagnes et de vastes plaines couvertes de cocotiers, et d’une infinité d’autres arbres. On ne vit aucune apparence de mouillage le long de ses côtes occidentales et méridionales, sur lesquelles la mer se développait avec fureur. Un grand nombre de pirogues à la voile, semblables à celles des dernières îles, vinrent autour des navires, mais sans vouloir s’approcher ; une seule accosta l’Étoile. Les Indiens semblaient inviter par leurs signes à aller à terre ; mais les brisans en empêchaient. Quoique les deux vaisseaux fissent sept à huit milles par heure, ces pirogues tournaient autour d’eux avec la même aisance que s’ils eussent été à l’ancre.

Dès six heures du matin on aperçut une autre terre à l’ouest ; elle parut avoir au moins autant d’étendue et d’élévation que la première. Une brume épaisse empêcha de la reconnaître. Bougainville nomma archipel des Navigateurs cette suite d’îles dont la découverte lui est due ; il gît sous le quatorzième parallèle austral, et entre 171 et 172° de longitude à l’ouest de Paris.

Le 11 au matin on découvrit une île dont les deux parties élevées étaient jointes par une terre basse qui paraissait se courber en arc et former une baie ouverte au nord-est ; elle fut appelée l’Enfant perdu.

Les mauvais temps qui avaient commencé des le 6 continuèrent presque sans interruption jusqu’au 20, et pendant tout ce temps on