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chemin qui semblait ouvert, de ce golfe dans lequel nous étions engagés beaucoup plus même que nous ne le croyions d’abord. C’est où nous attendait le vent de sud-est pour mettre notre patience aux dernières épreuves. Le golfe dans le fond duquel on était attéri fut nommé cul-de-sac de l’Orangerie (10° sud, 147° 5′ est).

» Toute la journée du 10 le calme nous laissa à la merci d’une lame sud-est qui nous jetait à terre. Nous n’étions pas à plus de trois quarts de lieue d’une petite île basse, à la pointe orientale de laquelle est attachée une batture qui se prolonge à deux ou trois lieues dans l’ouest. Le 11 après midi on était parvenu à s’éloigner de la côte d’environ quatre lieues. À deux lieues de distance la mer y est sans fond. Plusieurs pirogues voguaient le long de la terre, sur laquelle il y eut toujours de grands feux allumés. Il y a ici de la tortue ; nous en trouvâmes les débris d’une dans le ventre d’un requin. »

On éprouva des vents contraires et violens jusqu’au 16, et on fut constamment enveloppé d’une brume des plus épaisses. Le 16 au matin on aperçut la terre depuis le nord jusqu’au nord-est un quart est. On louvoya pour la doubler, le vent continuant à souffler de la partie de l’est-sud-est.

Le 17, au lever du soleil, la terre ne se montra point ; mais à neuf heures et demie on aperçut une petite île dans le nord-est, à cinq ou six lieues de distance, et une autre terre dans