Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/282

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est. Ce n’était plus une terre basse ; on apercevait au contraire une terre extrêmement haute, et qui paraissait se terminer par un gros cap : il était vraisemblable qu’elle courait ensuite au nord. On gouverna tout le jour au nord-est sans voir de terre plus à l’est que le cap, que l’on doubla avec une satisfaction difficile à peindre. Le 26, comme on ne vit plus de terre au vent, et le cap étant beaucoup sous le vent, on put enfin reprendre la route au nord-nord-est. « Nous appelâmes ce cap, après lequel nous avions si long-temps aspiré, le cap de la Délivrance, et le golfe dont il fait la pointe orientale, le golfe de la Louisiade. C’est une terre que nous avions bien acquis le droit de nommer. (Cap de la Délivrance, 11° 45′ sud, 152° 15′ est.)

« Nous avons imaginé plusieurs fois, pendant les jours de tribulation passés dans le golfe de la Louisiade, qu’il pouvait y avoir au fond de ce golfe un détroit qui nous aurait ouvert un passage fort court dans la mer des Moluques ; mais, dans la situation où nous nous trouvions relativement aux vivres et à la santé des équipages, nous ne pouvions courir les hasards de la recherche. En effet, s’il n’eût pas existé, nous étions perdus sans ressource. Cependant le passage existe, et les Anglais ont trouvé, en 1770, ce détroit qui sépare la Nouvelle-Hollande de la Nouvelle-Guinée ; mais ils ont éprouvé comme nous que la navigation dans ces parages est hérissée de difficultés, et ils