Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/284

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douzaine de pirogues de différentes grandeurs vint assez près du vaisseau, sans toutefois vouloir l’accoster. Il y avait vingt-deux hommes dans la plus grande, dans les moyennes huit à dix, deux ou trois dans les plus petites. Ces pirogues paraissaient bien faites ; elles ont l’avant et l’arrière relevés ; ce sont les premières vues dans ces mers sans balancier. Ces insulaires sont aussi noirs que les nègres d’Afrique. Ils ont les cheveux crépus, mais longs ; quelques-uns de couleur rousse. Ils portent des bracelets et des plaques au front et sur le cou : j’ignore de quelle matière ; elle m’a paru blanche. Ils sont armés d’arcs et de sagayes. Ils faisaient de grands cris, et il parut que leurs dispositions n’étaient pas pacifiques.

» L’officier qui avait commandé les canots rapporta qu’il avait trouvé presque partout un bon fond pour mouiller sur une profondeur de onze à trente brasses, fond vaseux, mais en pleine côte. Il n’avait pas découvert de rivière. Il n’avait vu qu’un seul ruisseau dans toute l’étendue qu’on avait parcourue. La côte ouverte est presque inabordable ; la vague y brise partout : les montagnes viennent se terminer au bord de la mer, et le sol est entièrement couvert de bois. On vit dans de petites anses quelques cabanes ; mais elles parurent en petit nombre : les insulaires habitent la montagne. Le petit canot fut suivi pendant quelque temps par trois ou quatre pirogues qui semblaient vouloir l’attaquer : un insulaire se