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avait aperçu du haut des mâts une petite île dans le nord-ouest. Au reste, dit Bougainville, nous ne pouvions être loin de la Nouvelle-Bretagne, et c’est par-là que nous comptions trouver une relâche.

Le 5, après midi, on eut connaissance de deux petites îles dans le nord et le nord-nord-ouest, à dix ou douze lieues de distance, et presque dans le même instant, d’une autre plus considérable entre le nord-ouest et l’ouest. Cette dernière terre n’était qu’à sept lieues de distance ; la côte était élevée et paraissait renfermer plusieurs baies. Comme on n’avait ni eau ni bois, et que les maladies empiraient, on résolut de s’arrêter ici, et l’on fit route pour pouvoir y aborder le lendemain.

Le 6 on mouilla dans une baie à l’ouest, et tout près de la pointe méridionale de la grande terre que l’on avait découverte la veille. Cette baie fut nommée baie de Praslin ; elle appartient à la Nouvelle-Irlande. C’est la même où Carteret avait mouillé le 28 avril 1767, et à laquelle il avait donné le nom de -havre de Gower.

Le 7, on envoya à terre toutes les pièces à l’eau, on y dressa des tentes, et on commença à faire l’eau, le bois, les lessives, toutes choses de première nécessité. Ce canton étant inhabité, on ne pouvait désirer un lieu plus commode pour faire les diverses opérations dont les vaisseaux avaient le plus pressant besoin, et pour laisser errer à leur fantaisie les malades dans les