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doit être plus commune dans l’intérieur, et s’y trouver de dimensions suffisantes pour servir à la mâture des vaisseaux.

Dans les endroits où la terre n’était pas brûlée, on voyait de l’herbe, de l’oseille, de la fougère et d’autres plantes. On aperçut peu de gibier ; cependant des trous semblables à ceux d’une garenne semblaient annoncer qu’ils étaient faits par un animal. On tua des corbeaux, des merles, des tourterelles, une perruche à bec blanc, et des oiseaux de mer. La pêche ne fut pas moins abondante que la chasse. Le climat de cette terre parut très-froid, quoique l’on fût à la fin de l’été, et l’on ne concevait pas comment les sauvages pouvaient aller nus. On fut également surpris de ne trouver rien qui ressemblât à une maison, que des abat-vents formés par des branches d’arbres entrelacées grossièrement.

Marion, voyant qu’il perdait son temps sur cette terre, aussi sauvage que ses habitans, se décida à faire voile pour la Nouvelle-Zélande. Il attérit le 24 mars à la vue d’une haute montagne qu’il nomma Pic Mascarin. Cook l’a nommé Mont d’Egmont. Elle est située par 39° 6′ sud, et 172° à l’est de Paris. On présuma qu’elle formait au sud l’entrée de la baie des Assassins de Tasman, et en conséquence on s’en éloigna. On fit route au nord, et, après avoir doublé la partie septentrionale de l’île, on mouilla le 6 mai dans un port qui fait partie de la baie des îles.