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est la plus haute ; la partie septentrionale offre plusieurs cantons sans broussailles qui pourraient être cultivés. On peut mouiller partout, notamment sur la côte occidentale ; il n’y a ni récifs de rochers, ni banc de sable à la côte orientale ; mais on en trouve près de l’extrémité sud de la côte ouest.

Les chèvres sont nombreuses sur l’île ; l’eau et le bois y abondent ; mais il est extrêmement difficile de s’en procurer, parce que le rivage est bordé de rochers qui empêchent les embarcations d’approcher en sûreté à plus d’une encablure. Il faut absolument aller à la nage à terre, amarrer les canots au milieu des rochers, haler à bord les futailles et le bois. La mer est très-poissonneuse ; les requins sont extrêmement voraces, et les phoques si nombreux, que, selon Carteret, si l’on en prenait plusieurs milliers dans une nuit, on ne s’apercevrait le lendemain d’aucune diminution.

Carteret chercha ensuite la terre de Davis, sans pouvoir la trouver, jusqu’au 28e. parallèle sud, et 112° de longitude ouest. « C’était alors le milieu de l’hiver dans ces parages, dit-il ; les vents étaient variables et forts, la mer était très-grosse ; quoique nous fussions près du tropique, le temps était sombre, brumeux et froid, accompagné souvent de tonnerre, d’éclairs, de pluie et de neige mêlées ensemble. Le soleil était dix heures au-dessus de l’horizon ; mais nous passions, fréquemment plusieurs jours sans le voir ; le brouillard était si