Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

épais, qu’il produisait une obscurité effrayante, lors même que le soleil était sur l’horizon ; circonstance désagréable et dangereuse, car nous restions quelquefois un temps considérable sans pouvoir faire une observation ; cependant, nous étions obligés de porter jour et nuit toutes nos voiles ; notre vaisseau marchait si mal, et il nous restait encore une si longue route à parcourir, que cette précaution devenait nécessaire pour ne pas mourir de faim ; malheur qui autrement aurait été inévitable dans la situation où nous nous trouvions.

» Nous continuâmes notre route à l’ouest jusqu’au 2 juillet ; dans la soirée nous découvrîmes une terre au nord. En nous approchant, le lendemain, elle nous offrit l’apparence d’un grand rocher ; elle n’avait pas plus de cinq milles de circonférence, et paraissait inhabitée ; elle était cependant couverte d’arbres, et un petit courant d’eau douce aboutissait à la plage. La houle, qui, dans cette saison, brise sur la côte avec une violence extraordinaire, m’empêcha d’y débarquer. Cette terre est située par 20° 2′ sud, et 133° 21′ ouest. Je la nommai île de Pitcairn.

Le 11 nous vîmes au sud une petite île basse, couverte d’arbres. Il nous fut impossible de l’atteindre ; elle fut nommée île d’Osnabrück ; elle est située par 22° sud et 141° 34′ ouest.

Le 12 nous rencontrâmes deux autres îles