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plus petites, également boisées, et qui parurent inhabitées ; la plus méridionale, près de laquelle nous étions, est une bande de terre semi-circulaire, basse et sablonneuse ; un récif, sur lequel la mer brise avec beaucoup de violence, s’étend à un demi-mille au large. Nous ne trouvâmes pas de mouillage ; mais le canot débarqua. L’île n’offrit ni eau douce ni herbages comestibles ; les oiseaux étaient si peu sauvages, qu’ils se laissaient prendre avec la main. L’autre île, éloignée de six lieues à peu près, ressemble beaucoup à la première : celle-ci est située par 20° 38′ sud, et 146° ouest ; la seconde, par 20° 34′ sud, et 146° 15′ ouest. Elles furent nommées îles du duc de Glocester. »

Carteret se tenait toujours dans les parages qui, sur la foi des cartes, devaient le conduire à quelque île où il pourrait trouver les rafraîchissemens dont il avait besoin, et réparer son vaisseau.

Le scorbut continuait toujours à faire de grands progrès parmi l’équipage, et ceux de ses matelots que la maladie ne rendait pas inutiles étaient épuisés par un travail excessif. « Notre vaisseau, mauvais voilier, qui était depuis si long-temps assailli par les tempêtes et les orages, dit-il, ne voulait plus manœuvrer. Le 10 août notre situation devint plus malheureuse et plus alarmante ; il fit de l’avant une voie d’eau qui, étant sous la ligne d’eau, nous mit dans l’impossibilité de l’arrêter pendant que