versé entre eux pendant quelque temps, les trois premiers s’en allèrent, et ceux qui étaient venus à leur rencontre marchèrent à grands pas du côté de la chaloupe. Sur quoi je fis signal à mon lieutenant de se tenir sur ses gardes : il aperçut les Indiens ; et comme il remarqua qu’il n’y en avait que trois, il approcha du rivage, et leur fit des signes d’amitié ; il leur tendit, comme présens, les verroteries et les rubans que je lui avais donnés, tandis que l’équipage avait grand soin en même temps de cacher ses armes. Les Indiens, sans faire attention à ce qu’on leur offrait, s’avancèrent hardiment à la portée du trait, et décochèrent alors leurs flèches, qui heureusement passèrent au-dessus de la chaloupe sans faire aucun mal. Ils ne se préparèrent pas à une seconde décharge, et s’enfuirent sur-le-champ dans le bois. Nos gens tirèrent quelques coups de fusil après eux, mais ils ne blessèrent personne.
» Peu de temps après cet événement, le canot arriva le long du vaisseau, et la première personne que j’aperçus fut le maître, qui avait le corps percé de trois flèches. Il ne fallait pas d’autre preuve pour le convaincre d’avoir transgressé mes ordres, et il n’était plus possible d’en douter, en entendant le rapport qu’il me fit, quoiqu’il le rendît sans doute favorable à sa cause. Il dit qu’ayant vu à quatorze ou quinze milles à l’ouest du mouillage du vaisseau quelques maisons d’Indiens, et seulement cinq ou six habitans, il avait débarqué avec