quatre hommes armés de fusils et de pistolets ; que les insulaires furent d’abord effrayés et s’enfuirent, qu’ils revinrent bientôt, et qu’il leur donna de la quincaillerie, et d’autres bagatelles qui parurent leur faire beaucoup de plaisir ; qu’il leur demanda par signes des cocos, qu’ils lui apportèrent avec de grandes démonstrations d’amitié, ainsi qu’un poisson grillé et des ignames bouillies ; qu’il marcha alors avec son détachement vers les maisons qui n’étaient pas éloignées de plus de quarante-cinq à soixante pieds du bord de l’eau ; et qu’il vit bientôt après un grand nombre de pirogues venant autour de la pointe ouest de la baie, et plusieurs Indiens entre les arbres ; que ce spectacle lui ayant causé de l’alarme, il quitta la maison où il avait été reçu, et qu’il s’en retourna promptement avec ses compagnons vers le canot ; mais qu’avant qu’il pût arriver à bord, les insulaires avaient commencé l’attaque de leurs pirogues et du rivage, contre lui et le reste de nos gens qui étaient dans la chaloupe. Il dit qu’ils étaient au nombre de trois ou quatre cents ; qu’ils avaient pour armes des arcs de six pieds cinq pouces de long, et des flèches de quatre pieds quatre pouces, qu’ils décochaient par pelotons, avec autant d’ordre que nos troupes d’Europe les mieux disciplinées ; qu’obligé de se défendre, lui et ses gens avaient fait feu au milieu des Indiens pour pouvoir gagner le canot, et qu’ils en avaient tué et blessé plusieurs ; que les insulaires, loin d’être découragés, con-
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