Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/52

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qui attendaient vraisemblablement que le vent poussât le bâtiment sur le rivage;

» Le 15 le temps était beau ; nous disposâmes le bâtiment de manière à ce qu’il protégeât les canots qui iraient à l’aiguade. Comme nous avions raison de croire que les naturels, aperçus parmi les arbres la veille au soir, n’étaient pas fort éloignés, je fis tirer deux coups dans les bois avant d’envoyer nos gens à terre dans le canot pour faire de l’eau. Le lieutenant partit aussi dans le grand canot bien armé et bien équipé. Je lui ordonnai, ainsi qu’aux hommes qu’il conduisait, de se tenir à bord et tout près du rivage, afin de défendre le canot, tandis qu’il prendrait sa charge. Je lui enjoignis en même temps de tirer des coups de fusil dans le bois, de chaque côté de l’endroit où nos gens seraient occupés à remplir les futailles. Ces ordres furent exécutés ponctuellement ; le rivage était escarpé, de sorte que les canots purent se tenir près de nos travailleurs. Le lieutenant fit, du canot dans les bois, trois ou quatre décharges de mousqueterie, avant que les matelots allassent à terre ; et aucun des naturels du pays ne paraissant, ils débarquèrent, et se mirent à l’ouvrage. Malgré toutes ces précautions, un quart d’heure après leur débarquement, ils furent assaillis d’une volée de flèches, dont l’une blessa dangereusement à la poitrine un des matelots qui faisait de l’eau, et une autre s’enfonça dans un tonneau sur lequel M. Pitcairn était assis. Les hommes qui étaient à bord