turels, d’abattre un cocotier. Malgré les instances des insulaires pour le détourner de son dessein, il s’y obstina.
» Dès que l’arbre fut à bas, ils s’en allèrent tous, à l’exception d’un seul qui semblait être une personne d’autorité. Un midshipman, qui faisait partie du détachement envoyé à terre, observa qu’ils se rassemblaient en corps entre les arbres ; il en avertit sur-le-champ le maître, et lui dit que probablement ils méditaient une attaque. Le maître, au lieu de retourner au bateau comme je le lui avais prescrit, tira un de ses pistolets. L’Indien, qui jusqu’alors était resté avec eux, les quitta brusquement, et alla joindre ses compatriotes dans le bois. Alors même le maître, par un entêtement qu’on ne peut pas expliquer, continua à perdre son temps à terre, il n’essaya pas de regagner le canot avant que l’attaque fut commencée.
» Nous avions eu si peu de succès en cherchant un meilleur endroit pour les travaux à faire à la corvette, que je résolus d’essayer à la radouber dans celui où nous étions. Le lendemain 14, le bâtiment fut donc abattu autant que cela nous était possible ; et le charpentier, qui seul de l’équipage avait une santé passable, calfata l’avant aussi bas qu’il put visiter. Quoiqu’il n’arrêtât pas entièrement la voie d’eau, il la diminua beaucoup. Après midi, un vent frais qui souffla directement dans la baie nous porta très-près de la côte. Nous observâmes un grand nombre de naturels qui se cachaient dans les arbres, et