Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui est élevée et d’une belle apparence. Nous portâmes sur l’île Gower ; elle a à peu près deux lieues et demie de long sur le côté oriental, qui est découpé par des baies ; elle est partout couverte d’arbres, dont la plupart sont des cocotiers. Nous y trouvâmes un nombre considérable d’Indiens avec deux pirogues qui, à ce que nous supposâmes, appartenaient à l’île Carteret, et qui n’y étaient venus que pour pêcher. Nous envoyâmes le canot à terre. Les Indiens essayèrent de massacrer notre monde. Les hostilités ayant ainsi commencé, nous saisîmes leurs pirogues dans lesquelles se trouvaient environ, cent cocos que nous mangeâmes avec plaisir. Nous vîmes quelques tortues près du rivage, mais nous ne pûmes en attaquer aucune. La pirogue que nous avions prise était assez grande pour porter une dizaine d’hommes ; elle était construite avec art de planches très-bien jointes, et ornées de coquillages et de figures grossièrement peintes ; les coutures étaient revêtues d’une substance semblable à notre brai, mais qui me parut avoir plus de consistance. Les insulaires avaient pour armes des arcs, des flèches et des piques ; les pointes des flèches et des piques étaient en cailloux. Nous conjecturâmes, par quelques signes qu’ils firent en montrant nos fusils, qu’ils n’ignoraient pas entièrement l’usage des armes à feu. C’est la même race d’hommes que les naturels de l’île d’Egmont, et comme ceux-ci ils étaient nus. Leurs pirogues sont d’une structure diffé-