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rente et beaucoup plus grandes, quoique nous n’en ayons aperçu aucune qui portât une voile. Les cocos que nous nous y procurâmes furent d’un grand secours à nos malades. »

Le capitaine Carteret, depuis son départ de l’île d’Égmont, avait éprouvé un courant très-fort qui portait dans le sud, et il reconnut que dans le parage où il était parvenu l’effet en augmentait considérablement. Cette observation le porta, en quittant l’île Gower, à diriger sa route au nord-ouest, dans la crainte qu’en prenant plus au sud, il ne s’engageât dans quelque golfe des grandes terres de la Nouvelle-Guinée, d’où la faiblesse de son équipage et le mauvais état de la corvette ne lui auraient pas permis de se relever.

La nuit du 24 l’on rencontra neuf îles qui s’étendaient sur une ligne à peu près nord-ouest un quart ouest, et sud-est un quart est, dans un espace d’environ quinze lieues. On passa au nord de ces îles. Le milieu du groupe, est situé par 4° 36′ sud, et 153° 50′ est. Carteret pensa que c’étaient les îles d’Ontong-Java. Une de ces îles est d’une étendue considérable, les huit autres ne sont guère que de grands rochers. Mais quoiqu’elles soient basses et plates, elles sont couvertes de bois et bien peuplées. Les insulaires sont noirs, à tête laineuse ; ils sont armés d’arcs et de flèches ; ils ont de grandes pirogues qui portent une voile ; il s’en approcha une de la corvette ; mais elle n’osa pas l’aborder.