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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/66

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Tantale ; nous avions continuellement sous les yeux les choses que nous désirions avec ardeur, et nous ne pouvions les saisir. Nous pûmes cependant à marée basse ramasser quelques huîtres et d’autres coquillages. Nous nous procurâmes aussi des cocos et des choux palmistes. Comme nous manquions de la force et de l’agilité nécessaires pour grimper aux arbres qui les produisent, nous fûmes obligés de couper ceux-ci, ce qui me causa un vif regret ; mais la nécessité n’a point de loi. Ces végétaux frais, et surtout l’eau de coco, rendirent très promptement la santé à nos malades ; ils se trouvèrent aussi très-bien de manger des myrobolans.

» La côte autour de cette baie est environnée d’un pays élevé et montagneux, qui est bien boisé. Quelques arbres sont d’une grandeur énorme. Nous y vîmes entre autres un grand nombre de muscadiers. Je cueillis quelques fruits qui n’étaient pas mûrs. Je crois que ce canton produit toutes les espèces de palmiers ; j’y aperçus celui qui donne la noix d’arec, diverses sortes d’aloës, des cannes à sucre, des bambous et des rotangs. Les bois sont remplis de pigeons, de tourterelles, de perroquets et d’oiseaux semblables aux corneilles. On ne vit que deux petits quadrupèdes que les matelots prirent pour des chiens ; les mille-pieds, les scorpions, les serpens ne manquaient pas dans cette région chaude.

» Pas un seul habitant ne s’offrit à nos regards ; cependant des maisons, des coquillages