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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/68

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nale borde ce canal, et qu’il avait à l’est. Toutes les îles situées dans ce canal reçurent des noms. Le détroit eut celui de canal de Saint-George. On vit beaucoup d’habitans dans les grandes îles, et des pirogues qui s’avançaient vers le vaisseau ; mais le vent favorable qui le poussait dans le détroit ne permit pas de les attendre ; lorsqu’il se fut calmé, d’autres pirogues parties de la côte de la Nouvelle-Irlande s’approchèrent assez de la corvette pour qu’on pût donner aux insulaires différentes bagatelles qu’on leur tendit au bout d’un bâton. Ils semblaient préférer le fer à toute autre chose. Ils ne voulurent pas monter à bord. Ils ressemblaient aux habitans de l’île d’Egmont. Une de leurs pirogues avait au moins quatre vingt-dix pieds de long ; elle était cependant creusée dans un seul tronc d’arbre ; trente-trois hommes la faisaient marcher avec des pagaies. Ces gens avaient la tête poudrée ; ce qui fait supposer à Carteret que la mode de se poudrer est plus ancienne et plus étendue qu’on ne le croit communément ; mais ces peuples l’étendent plus loin qu’on ne l’a jamais fait en Europe, quand cet usage y dominait, car ils poudrent aussi leurs barbes. Indépendamment de cette parure, la plupart des insulaires portaient au-dessus d’une de leurs oreilles une plume qui semblait avoir été tirée de la queue d’un coq. Du reste, ils étaient entièrement nus, à l’exception de quelques ornemens en coquillages attachés a leurs bras et à leurs jambes. Ils étaient ar-