qu’un vaisseau comme le nôtre, ajoute Carteret, avait touché à leur île. Je donnai à l’un d’eux trois morceaux d’un vieux cercle de fer, qui avaient quatre pouces de long ; ce don le jeta dans un ravissement qui approchait de l’extravagance. J’avoue que je pris une part bien vive à la joie qu’il ressentait, et que j’en éprouvai une très-grande en voyant les démonstrations par lesquelles il l’exprimait. Ce peuple paraissait avoir pour le fer une passion plus forte que tous les insulaires que nous avions rencontrés jusque-là. Ceux-ci étaient de couleur cuivrée ; nous n’en avions pas encore vu de cette teinte dans ces parages. Ils ont de longs cheveux noirs, mais peu de barbe, qu’ils arrachent continuellement. Leurs traits sont réguliers, leurs dents d’une blancheur éclatante ; leur taille est moyenne ; ils sont extraordinairement alertes, vigoureux et actifs ; ils grimpaient à la grande hune beaucoup plus lestement que mes meilleurs matelots ; ils me parurent d’un caractère franc et ouvert ; ils mangeaient et buvaient tout ce qu’on leur offrait ; ils allaient sans hésiter dans toutes les parties du vaisseau ; ils étaient aussi familiers et aussi gais avec tous les hommes de l’équipage que si nous eussions été de vieilles et intimes connaissances. Ils étaient un peu plus vêtus que les habitans des îles vues précédemment, car ils portaient autour des reins une ceinture étroite faite d’une natte bien travaillée. Leurs pirogues sont façonnées avec adresse ;
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