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rels, qui sont mahométans, n’en mangent jamais. Le poisson et les tortues y abondent. »

Carteret mouilla le 3 juin sur la rade de Batavia. Ce ne fut pas sans beaucoup de difficulté qu’il obtint la permission de radouber son bâtiment à Onrust, port voisin de Batavia, où sont les chantiers de la compagnie.

On voulut lui faire signer une déclaration portant qu’il n’avait pas reçu, étant à Bonthain, une lettre relative à un complot dont il devait être la victime ; ou bien attester de même par écrit qu’il regardait le projet dénoncé dans la lettre comme faux et malicieusement inventé. Comme cette demande n’était pas faite par écrit, il refusa.

Le 15 septembre il quitta Onrust, et eut une traversée fort heureuse. Le 19 février 1769, étant dans l’Océan atlantique, il rencontra Bougainville qui retournait en France. Carteret fut très-surpris de s’entendre appeler par son nom. Bougainville, dont le vaisseau marchait mieux que la corvette anglaise, lui offrit des provisions, s’il en avait besoin, et lui proposa de se charger de ses lettres pour l’Europe. Carteret répondit que, si le canot de Bougainville venait au Swallow, il y trouverait plusieurs lettres pour la France, qui avaient été prises en passant au cap. Un officier déguisé en matelot vint les chercher ; il répondit aux questions de Carteret que le vaisseau français venait d’une campagne dans l’Inde ; mais un matelot raconta à un matelot anglais qui