dre à terre ; écoutons le récit de son entrevue avec les Patagons.
« Les naturels restèrent toute la nuit vis-à-vis du vaisseau, allumant des feux et poussant souvent de grands cris. Le 17 au matin, dès qu’il fut jour, nous en vîmes un grand nombre en mouvement, qui nous faisaient signe d’aller à terre. Vers les cinq heures, je donnai le signal pour faire venir à bord les canots du Swallow et du Prince Frédéric ; en même temps je fis mettre le mien à la mer. Ces canots étant tous équipés et armés, je pris un détachement de soldats de marine, et je marchai vers le rivage, après avoir donné ordre au maître de présenter le travers du navire au rivage pour protéger le débarquement, et de charger les canons à mitraille. Nous arrivâmes au rivage vers les six heures, et, avant de sortir des canots, je fis signe aux habitans de se retirer à quelque distance. Ils obéirent sur-le-champ ; je descendis alors avec le capitaine du Swallow et plusieurs officiers : les soldats de marine furent rangés en bataille, et les canots furent tenus à flot sur leurs grapins près de la côte.
» Je fis signe aux habitans de s’approcher et de s’asseoir en demi-cercle, ce qu’ils firent avec beaucoup d’ordre et de gaieté. Alors je leur distribuai des couteaux, des ciseaux, des boutons, des colliers de verroterie, des peignes, et d’autres bagatelles ; je donnai surtout des rubans aux femmes, qui les reçurent avec